Né en 1949 à Pékin (année de la création de la République populaire de Chine), d’une mère actrice et d’un père écrivain, Wang Keping est un artiste « historique » - dans l’histoire de la Chine contemporaine.
Sa jeunesse est marquée par la Révolution culturelle chinoise. Enrôlé dans l’armée puis envoyé dans les montagnes et les campagnes, il travaille d’abord dans une usine pour ensuite se tourner vers l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Un temps garde rouge pendant la Révolution Culturelle, il survit aux camps de rééducation et se découvre peu à peu artiste.
Mais ce n’est qu’avec la sculpture qu’il trouve la voie de son indépendance artistique.
Autodidacte, il commence par sculpter le bois, gardant toujours en tête le rêve d’un jour travailler le bronze, matière des sculpteurs impériaux. Il exécute alors sa première œuvre « Long live Chairman Mao » (1978) à partir d’un simple morceau de bois de récupération, denrée rare à l’époque, représentant une figure polémique au grand visage désespéré, serrant dans une main levée le « Petit Livre Rouge » de l’homme politique.
En 1979, à la faveur de la Révolution post-culturelle ou « Printemps de Pékin », il fonde, au côté de Ai Wei Wei, le groupe d’artistes non officiels et anticonformistes « Xing Xing » (Les Etoiles) comptant notamment Huang Rui, Ma Desheng et Zhong Acheng parmi ses membres : « Nous avions choisi ce nom d’étoiles, rappelle Wang Keping, parce que nous étions alors les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin et aussi parce que les étoiles qui semblent si petites vues de loin, peuvent se révéler de gigantesques planètes ».
Il expose alors ses œuvres Idole et Silence, qui suscitent la polémique et auront un grand retentissement dans l’histoire de la sculpture contemporaine chinoise. La censure se fait par la suite de plus en plus pesante.
En 1984, il s’installe à Paris, patrie des grands sculpteurs, en quête de liberté. Il y découvre de nouvelles essences de bois et se laisse toujours plus guider par les formes naturelles de la matière qui lui dictent une partie de son inspiration.
Il trouve dans la matière les possibilités d’une expression singulière. L’artiste sculpte autant qu’il choisit son essence et sa forme : noeuds et excroissances sont ainsi transformés en corps animés par la puissante suggestion de cette matière vivante.
L’alliance de la simplicité du dessin propre au geste calligraphique et de la patine noire obtenue par le feu (la couche superficielle du bois brûlé au chalumeau durcit plus ou moins selon sa densité) marque d’une empreinte radicale ses figures allusives : « Je vais dans le sens de ce qui révèle la manifestation d’une présence » dit-il, volontiers laconique. Figures qui combinent des caractères propres à la culture chinoise, de sensualité et parfois même d’érotisme, elles révèlent « un sentiment instinctif des formes sculpturales allant parfois jusqu’à l’éclatement »
Marquée par une profonde recherche de l’essentiel, son œuvre exalte le corps féminin avec ses sculptures stylisées de femmes voluptueuses mais aussi le règne animal avec la série des Oiseaux et du Chien.
À travers ces sujets, il cherche à atteindre l’essence vitale de la forme humaine et animale. En prise avec une interprétation sensuelle et organique de ce qui l’entoure, il privilégie une forme de figuration abstraite où les plans sont simplifiés, la matière seule subsiste comme l’origine de l’existence de ses œuvres.
Au début des années 1990, Wang Keping commence enfin à explorer le bronze. Il édite ainsi certaines de ses œuvres, celles pour lesquelles il choisit d’utiliser la beauté éternelle de cette matière, résistante au temps qui passe comme en témoigne les bronzes antiques chinois encore aujourd’hui conservés. Il re-travaille et ré-interpréte les formes en cire et leurs patines afin de créer un rendu unique, à la frontière entre pierre, bois et métal, le sculpteur devient ainsi Créateur.
Le bronze transcende alors les sculptures de l’artiste qui n’en deviennent que plus remarquables, et accorde à son travail une place particulière chez les collectionneurs et dans les plus grands musées auprès des bronzes de Rodin, Bourdelle, Moore et beaucoup d’autres.
De nombreuses expositions lui sont consacrées dans le monde entier et sa signature artistique demeure aujourd’hui unique, emblématique de la naissance de l’Art contemporain chinois.
Sa jeunesse est marquée par la Révolution culturelle chinoise. Enrôlé dans l’armée puis envoyé dans les montagnes et les campagnes, il travaille d’abord dans une usine pour ensuite se tourner vers l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Un temps garde rouge pendant la Révolution Culturelle, il survit aux camps de rééducation et se découvre peu à peu artiste.
Mais ce n’est qu’avec la sculpture qu’il trouve la voie de son indépendance artistique.
Autodidacte, il commence par sculpter le bois, gardant toujours en tête le rêve d’un jour travailler le bronze, matière des sculpteurs impériaux. Il exécute alors sa première œuvre « Long live Chairman Mao » (1978) à partir d’un simple morceau de bois de récupération, denrée rare à l’époque, représentant une figure polémique au grand visage désespéré, serrant dans une main levée le « Petit Livre Rouge » de l’homme politique.
En 1979, à la faveur de la Révolution post-culturelle ou « Printemps de Pékin », il fonde, au côté de Ai Wei Wei, le groupe d’artistes non officiels et anticonformistes « Xing Xing » (Les Etoiles) comptant notamment Huang Rui, Ma Desheng et Zhong Acheng parmi ses membres : « Nous avions choisi ce nom d’étoiles, rappelle Wang Keping, parce que nous étions alors les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin et aussi parce que les étoiles qui semblent si petites vues de loin, peuvent se révéler de gigantesques planètes ».
Il expose alors ses œuvres Idole et Silence, qui suscitent la polémique et auront un grand retentissement dans l’histoire de la sculpture contemporaine chinoise. La censure se fait par la suite de plus en plus pesante.
En 1984, il s’installe à Paris, patrie des grands sculpteurs, en quête de liberté. Il y découvre de nouvelles essences de bois et se laisse toujours plus guider par les formes naturelles de la matière qui lui dictent une partie de son inspiration.
Il trouve dans la matière les possibilités d’une expression singulière. L’artiste sculpte autant qu’il choisit son essence et sa forme : noeuds et excroissances sont ainsi transformés en corps animés par la puissante suggestion de cette matière vivante.
L’alliance de la simplicité du dessin propre au geste calligraphique et de la patine noire obtenue par le feu (la couche superficielle du bois brûlé au chalumeau durcit plus ou moins selon sa densité) marque d’une empreinte radicale ses figures allusives : « Je vais dans le sens de ce qui révèle la manifestation d’une présence » dit-il, volontiers laconique. Figures qui combinent des caractères propres à la culture chinoise, de sensualité et parfois même d’érotisme, elles révèlent « un sentiment instinctif des formes sculpturales allant parfois jusqu’à l’éclatement »
Marquée par une profonde recherche de l’essentiel, son œuvre exalte le corps féminin avec ses sculptures stylisées de femmes voluptueuses mais aussi le règne animal avec la série des Oiseaux et du Chien.
À travers ces sujets, il cherche à atteindre l’essence vitale de la forme humaine et animale. En prise avec une interprétation sensuelle et organique de ce qui l’entoure, il privilégie une forme de figuration abstraite où les plans sont simplifiés, la matière seule subsiste comme l’origine de l’existence de ses œuvres.
Au début des années 1990, Wang Keping commence enfin à explorer le bronze. Il édite ainsi certaines de ses œuvres, celles pour lesquelles il choisit d’utiliser la beauté éternelle de cette matière, résistante au temps qui passe comme en témoigne les bronzes antiques chinois encore aujourd’hui conservés. Il re-travaille et ré-interpréte les formes en cire et leurs patines afin de créer un rendu unique, à la frontière entre pierre, bois et métal, le sculpteur devient ainsi Créateur.
Le bronze transcende alors les sculptures de l’artiste qui n’en deviennent que plus remarquables, et accorde à son travail une place particulière chez les collectionneurs et dans les plus grands musées auprès des bronzes de Rodin, Bourdelle, Moore et beaucoup d’autres.
De nombreuses expositions lui sont consacrées dans le monde entier et sa signature artistique demeure aujourd’hui unique, emblématique de la naissance de l’Art contemporain chinois.